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Le 23 janvier 2006 : Grosse gamelle
Un coup d'oeil sur les mosaiques de Madaba et on repart tous les quatre vers la mer Morte. Il va falloir passer de 1200 metres a moins 400 metres ; le point le plus bas de la Terre.
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Au loin, on distingue cette mer couverte de brume. On descend au ralenti avec une pente si forte qu'on peine a arreter le tandem. On a beau faire des pauses frequentes, il suffit d'une quinzaine de metres pour que les jantes deviennent brulantes. Les patins font un "pschhh" etrange comme s'ils fondaient. C'est peu rassurant !
Ce qui devait arriver arrive. Avec de si fortes temperatures, la chambre a air avant eclate. Heureusement, nous sommes en ligne droite. Dans un virage, nous serions partis dans le decor.
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Dans la chute, le casque de Nicolas s'est fendu. Le genou de Celine a tout pris. On est inquiets, mais pas de fracture. On pense plutot a la suite : un epanchement de sinovie ou quelque chose comme ca… Annabelle, l'infirmiere nomade de Celine est la.
Le velo s'en tire bien : un pneu cisaille et la jante un peu abimee. Les bedouins en pick-up s'arretent. Les filles cachent le genou amoche sinon on n'a pas fini ! Deja qu'ils font un cours aux garcons sur comment remonter un pneu !
Nous repartons. Celine n'est plus confiante. Elle ne pedale qu'avec une jambe, l'autre pend dans le vide. Dans les rares montees, Sebastien nous pousse.
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Haut les mains !
Au fur et a mesure de la descente, on sent la chaleur. Sebastien fait crevaisons sur crevaisons et le jour decline. Nous nous arretons pres d'une source. Un chemin de pierres y accede. Nos compagnons font vite, mais avec le genou de Celine, on est a la traine. Une jeep passe, nous voit et fait demi tour. On peut vraiment pas etre tranquilles ! Zut ! Ce sont des militaires. On est en zone frontaliere avec Israel et ils demandent nos passeports. Ils veulent qu'on campe plus loin pres de leur poste de controle. On explique qu'ici on a de l'eau et une crevaison a reparer. L'excuse suffit. Ils nous souhaitent bonne soiree et nous invitent le lendemain a prendre le the. |
On dort a poings fermes, quand un moteur nous reveille. Il est minuit. On sort vite des tentes pour se prendre les phares en pleine face. Ce sont les memes militaires. Mitrailleuse en mains, ils nous demandent d'ouvrir la remorque et la fouillent. Ils mettent le souk, recontrolent nos passeports. Ils sont betes ou quoi ? Ils ne pouvaient pas faire ca la premiere fois ?
On n'apprecie pas la plaisanterie, ils ont vraiment que ca a faire !
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Le 24 janvier 2006 : Qui c'est les touristes ?
On a mal dormi. Toute la nuit, on a eu l'impression que la jeep allait revenir.
On est prets a partir. Les bedouins restent a distance et nous observent. Un salut suffit pour que tout le monde rapplique. C'est sequence photos, mais ce sont les bergers qui les prennent avec leur telephone portable dernier cri. C'est le monde a l'envers. Mais qui c'est les touristes ?!
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On termine la descente jusqu'a la mer. Au poste de controle, le militaire de la veille nous propose le the. On refuse sechement ; il tire une tete de six pieds de long. Nous sommes restes polis, mais pour un Arabe, il n'y a rien de plus vexant.
Heureusement, la route est tres plate car le genou fait souffrir Celine qui pedale toujours avec une jambe. Encore quelques controles et parfois des miradores. Decidement, c'est tendu avec Israel !
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Baignade dans la mer Morte. On y flotte tellement qu'il est impossible de nager. L'eau est si dense de sel qu'on dirait de l'huile. Pres de nous, des femmes sont entierement voilees pendant que leurs maris en maillot de bain, pataugent avec les gosses. Apres quelques hesitations, Annabelle et Celine se baignent en bikini. On se rince a l'eau douce dans une source d'eau chaude toute proche.
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Meme en plein hiver, les habitants d'ici cultivent bananes et tomates. La faible altitude de cette vallee en fait une serre naturelle. Il y fait 24 degres ! L'air est lourd et on entend souvent gronder l'orage. Au debut, on s'interrogeait. Les bedouins pretendaient que c'etait Israel.
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Les camions debordent tellement de tomates, que parfois, il y a juste a les ramasser sur la route.
On s'approche du continent africain : les gens sont types avec la peau noire et le nez plus epate. Quelques kilometres et postes de controle plus tard, on arrete dans un champ. Le proprietaire nous invite chez lui. On apprecie, mais on voudrait etre seuls car toute la journee, on est assaillis. On a besoin d'intimite. Il nous depanne d'un peu d'essence pour le rechaud. |
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